Dans le massif des Écrins, cette traversée du Collet de Porteras, du refuge de Chalance au refuge du pigeonnier tiens une place particulière dans l’imaginaire des arpenteurs des espaces sauvages.
On la dit paumatoire, engagée, en terrain à chamois délicat, et forcément un peu auréolé de mystères.
Elle a tout pour donner envie de rendre visite au refuge de Chalance. Et pour nous, c’est une étape clef de ce Haut Tour des Écrins en Valgaudemar.
Sur Camp2Camp, la description de l’itinéraire ou les compte rendu ne dévoilent pas grand chose des réalités des lieux. Il faut oser s’y aventurer !
Merci aux contributeurs de cette base de données incontournables…, à nous maintenant de continuer le chemin défriché.
En ce début de saison, en Juin 2023, nous ferons donc le mieux possible dans un temps particulièrement perturbé et humide.
La montée au refuge de Chalance.
D’emblée, sur le petit sentier qui rejoint la Muande, on ressent une atmosphère particulière, très Oisans Sauvage. Les chamois sont bien présents et la floraison alpine superbe. Et le petit refuge est à la hauteur de sa réputation : petit, accueillant et confortable.
Un grand merci à tout l’équipe de bénévoles du CAF de Gap qui s’en occupe.
Pour rejoindre le vallon de la Muande de Constantine.
Remonter au mieux au-dessus du refuge jusqu’à la courbe 2700, rejoindre en traversée puis en légère descente la base de l’arête Sud (2640) issue de l’Aiguille 3135 de Saffres. Remonter jusqu’au grand plat de l’ancien glacier de Porteras à 2800.
Où se situe le Collet de Porteras ?
Il est relativement facile de repérer les deux cols principaux de l’arête et le passage est bien celui du haut, le plus à gauche.Sur la carte, c’est pas très clair…
Dans le socle en rocher, trois itinéraires semblent possible : un couloir étroit à droite, un couloir en biais ou une rampe plus à gauche. Avec un bon enneigement, il a été relativement simple de remonter le couloir le plus à droite, 35/40° en neige (avec juste un peu de glace au milieu), puis de traverser en oblique à gauche et enfin, de remonter une courte pente de neige jusqu’à l ‘échancrure bien marquée du col.
« Ça semble presque trop simple… »
Mais il faudrait y retourner avec moins d’enneigement, ou sans neige du tout. Ce qui est une autre affaire.
Pour la descente.
Un court couloir en neige nous à permis de rejoindre une écharpe de neige (j’imagine une grande vire/banquette avec des cailloux quand elle est déneigée). En la suivant vers la droite, on se retrouve sous le couloir issu du premier Collet de Porteras (celui qu’il ne faut pas prendre !) Puis, en continuant à traverser, nous voici dans les pentes de l’ancien glacier de Lauzon, à descendre de plus en plus facilement jusqu’à un grand replat.
Nous nous sommes assuré en trois petites longueurs (30 m) jusqu’à l’écharpe de neige, que nous avons parcouru facilement en corde courte.
La première partie est terminé !
Il est possible :
soit de descendre au mieux jusqu’à la passerelle et le Lac de Lauzon. Très simple, mais un peu long pour remonter au refuge.
Soit de traverser l’arête de la Crête de Boeuf, à priori un peu en-dessous du point 2601, pour retrouver, dans le grand cirque, un petit sentier récemment cairné qui fait la liaison nouvelle cabane du Lauzon/ refuge du Pigeonner.
À cause du manque de visibilité, nous avons préféré descendre directement à la passerelle.
Nous aurions pu couper un peu (sans descendre jusque’au lac) en rejoignant la nouvelle cabane de berger ou le Lac Bleu, avec une sente qui permet de rejoindre en traversée Le Péou puis le grand sentier du refuge.
Une conclusion, très personnelle.
C’est assurément un bel itinéraire de crapahut, typiquement dans le style des Écrins et qui représente une étape enthousiasmante du Haut Tour des Écrins.
Elle semble plus simple à parcourir en début de saison, mais alors l’étape précédente du Passage du Bâton est plus complexe. Depuis le refuge de l’Olan, c’est la descente versant Valgau qui est exposée quand elle est en neige, et qui demande alors expérience et attention.
N’hésitez surtout pas à compléter ce topo de vos commentaires ou récit d’expérience.
Et surtout vivez le mieux possible cette itinérance hors du monde…
Bon voyage dans les Écrins
Paulo, le 13 juillet 2023
1 réflexion sur “Le Collet de Porteras, de Chalance au refuge du Pigeonnier”
Magnifique !!